La manifestation des céréaliers est légitime car, contrairement à ce qui est trop souvent dit, la baisse des cours les oblige aujourd’hui à vendre largement en dessous de leurs coûts de production. Une telle situation n’est bien sûr pas acceptable, et l’on imagine sans peine les drames humains et économiques qui en découlent au quotidien.
Les céréaliers rejoignent ainsi les producteurs laitiers dont le sort est encore plus tragique, sans compter les agriculteurs survivant dans les départements les plus ruraux de notre pays, loin de tout service public et de toute aide sociale, et qui n’ont pas même de quoi mettre le carburant nécessaire dans leurs tracteurs pour se faire entendre à Paris.
Il n’y a pas beaucoup de métiers où l’on travaille tant pour vendre à perte et simplement survivre au quotidien, dans l’indifférence souvent générale. Mais lorsque le métier en question consiste à cultiver, élever et nourrir, le sacrifice est d’autant plus saisissant.
Quand le gouvernement comprendra-t-il que ce ne sont pas de simples pansements qui vont réussir à guérir un mal si profond, mais qu’il faut enfin traiter le problème à la racine ? Instauration d’un prix minimum, allègement des charges et des cotisations, défense acharnée d’une réforme de la PAC protectrice des intérêts français : autant de mesures indispensables et désormais urgentes.
Bien entendu, l’ensemble de ces solutions déplaisent à une commission européenne obsédée par le libre-échange et la loi du marché.
Le double jeu du gouvernement, qui pleure en France sur le sort de ses producteurs tout en laissant faire à Bruxelles la politique d’euthanasie de la filière voulue par M. Barroso, dépasse donc aujourd’hui toutes les bornes.
Debout la République s’indigne de cette capitulation en rase campagne que M. Le Maire dissimule derrière des larmes de crocodile, et demande au gouvernement de s’élever contre l’ensemble des décisions prises à Bruxelles, empêchant les mesures radicales de nature à redonner espoir aux agriculteurs français.
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne Président de Debout la République